En bref
Une vaste étude menée au Royaume-Uni révèle que la vaccination contre le zona est associée à une réduction de 20 % du risque de développer une démence sur 7 ans. Cette protection serait due à des effets immunitaires indirects, et les femmes semblent en bénéficier davantage que les hommes.
Ce que montre l’étude sur le vaccin contre le zona et le risque de démence
Contexte
Les infections virales neurotropes, comme le virus varicelle-zona, sont soupçonnées depuis des années d’augmenter le risque de maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer.
Pour évaluer l’impact de la vaccination contre le zona, les chercheurs ont profité d’un cas particulier unique au Pays de Galles :
- Les personnes nées juste après le 2 septembre 1933 étaient éligibles à la vaccination contre le zona.
- Celles nées juste avant cette date ne l’étaient pas.
Ces deux groupes, quasi identiques sauf pour l’accès au vaccin, ont permis de mesurer l’effet réel du vaccin sans biais.
Résultats
- Le groupe vacciné avait 47 % de chances supplémentaires d’avoir reçu le vaccin.
- Après 7 ans de suivi, les personnes vaccinées avaient 20 % de risque en moins de recevoir un diagnostic de démence.
- L’effet protecteur était plus marqué chez les femmes.
- Aucun autre facteur de santé ou comportement ne pouvait expliquer cette différence.
- L’effet n’est pas dû à une prise en charge médicale plus fréquente, ni à des biais sociaux ou comportementaux.
Ce que cela change pour notre santé et notre longévité
Cette étude ne prétend pas que la vaccination contre le zona guérit ou empêche à coup sûr la démence.
Mais elle apporte un signal fort : le système immunitaire joue un rôle crucial dans le vieillissement cérébral.
Et certains vaccins, comme celui contre le zona, pourraient avoir des effets protecteurs inattendus, en modulant l’inflammation, en empêchant des réactivations virales silencieuses dans le cerveau.
Pour chacun de nous, cela ouvre une voie d’action simple, accessible, concrète :
- Se faire vacciner si on est éligible ;
- Mieux comprendre les interactions entre infections, immunité et cerveau ;
- Repenser la prévention, non comme un luxe, mais comme une stratégie de longévité.
Une conclusion pleine d’espoir et de responsabilité
Cette étude montre que le vieillissement du cerveau n’est pas une fatalité.
Il est influencé par notre environnement, nos infections passées, nos choix de prévention.
Et parfois, ce qui paraît anodin – un vaccin oublié, une consultation repoussée – peut faire la différence entre lucidité et déclin.
Investir dans sa santé, c’est aussi faire confiance aux signaux de la science.
Et si un simple vaccin pouvait nous aider à rester pleinement nous-mêmes plus longtemps, pourquoi attendre ?
Source
Eyting, M., Xie, M., Michalik, F., Heß, S., Chung, S., & Geldsetzer, P. (2025). A natural experiment on the effect of herpes zoster vaccination on dementia. Nature. https://www.nature.com/articles/s41586-025-08800-x