En bref
Une étude révèle que les personnes conçues pendant des périodes de froid présentent, à l’âge adulte, une activité accrue de leur tissu adipeux brun, une meilleure dépense énergétique quotidienne, un IMC plus bas et moins de graisse viscérale. Ce phénomène s’expliquerait par une empreinte épigénétique transmise dès avant la fécondation.
Ce que montre l’étude sur le tissu adipeux brun et la conception en hiver
Les chercheurs japonais ont suivi un large échantillon d’adultes en bonne santé, et ont observé que ceux conçus durant des périodes de froid climatique (température ambiante basse et fortes variations de température) présentaient :
- Une activité plus élevée du tissu adipeux brun (brown adipose tissue ou BAT)
- Une meilleure dépense énergétique de repos
- Un IMC plus faible
- Moins de graisse viscérale
Mais le plus étonnant est ceci :
Ces différences ne sont pas liées à l’environnement postnatal ni à la saison de naissance. Elles sont liées à la saison de conception.
Les auteurs suggèrent que les expositions thermiques vécues par les parents avant la fécondation laissent une empreinte épigénétique durable, influençant la thermogenèse et le métabolisme de leur futur enfant.
Le rôle clé du tissu adipeux brun
Contrairement à la graisse blanche (qui stocke l’énergie), la graisse brune la brûle pour produire de la chaleur, via un processus appelé thermogenèse adaptative. Ce tissu, très actif chez les nouveau-nés, reste présent chez l’adulte mais en quantité variable.
Son activation est liée à :
- Une meilleure santé métabolique
- Une protection contre l’obésité et le diabète
- Une réduction de l’inflammation systémique
L’étude suggère que le potentiel de ce tissu est partiellement déterminé avant même la gestation, influencé par le climat auquel les parents étaient exposés au moment de la conception.
Ce que cela change pour nous (et pour les générations à venir)
Cette étude montre que :
- Nos choix de vie et expositions environnementales (température, nutrition…) peuvent avoir des effets transgénérationnels.
- Le métabolisme de nos enfants pourrait dépendre de ce que nous vivons avant même leur naissance.
- Il existe une mémoire épigénétique du froid, qui pourrait devenir une cible de prévention en santé métabolique.
Source
Yoneshiro, T., Matsushita, M., Fuse-Hamaoka, S., et al. (2025). Pre-fertilization-origin preservation of brown fat-mediated energy expenditure in humans. Nature Metabolism. https://www.nature.com/articles/s42255-025-01249-2