En bref
Chez des souris génétiquement susceptibles à l’accumulation de la protéine tau, le lemborexant — un antagoniste des récepteurs d’orexine — améliore le sommeil et réduit de moitié la phosphorylation de tau, protège l’hippocampe (+30‑40 %) et limite l’inflammation cérébrale, montrant un effet neuroprotecteur lié au sommeil restauré .
Introduction
Le sommeil est souvent négligé, pourtant il est l’un des piliers invisibles de notre santé cérébrale. De nouvelles recherches montrent que le lemborexant — un somnifère connu — ne se contente pas de nous endormir, mais pourrait aussi protéger notre cerveau des ravages du déclin lié à l’âge. Une découverte bouleversante : agir pour bien dormir, c’est investir dans notre mémoire et notre longévité.
L’étude
Le lien entre sommeil et déclin neurologique
Le sommeil perturbé favorise l’accumulation des protéines tau et amyloïdes, ainsi qu’une inflammation cérébrale, facteurs reconnus du déclin cognitif et de la maladie d’Alzheimer .
Lemborexant : bien plus qu’un somnifère
Lemborexant, déjà approuvé par la FDA pour traiter l’insomnie, agit en bloquant les récepteurs d’orexine, favorisant un sommeil naturel sans altération de la coordination motrice .
Des souris protégées du déclin tau-pathologique
- Chez des souris P301S/APOE4 prédisposées, le lemborexant :
- améliore le sommeil NREM,
- réduit de 30 à 40 % l’atrophie de l’hippocampe,
- diminue la tau phosphorylée de ~50 %,
- abaisse l’inflammation microgliale et astroglique .
- Comparaison avec le zolpidem, un autre hypnotique : malgré un sommeil amélioré, celui-ci n’apporte aucun bénéfice neuroprotecteur, soulignant l’importance du mécanisme d’action ciblé .
- Fait surprenant : l’effet protecteur n’est observé que chez les mâles, les femelles présentant moins de tauopathie initiale, ce qui nécessite des investigations sur les différences liées au sexe .
Que pouvons-nous faire pour notre santé selon cette étude ?
- Valoriser un bon sommeil : Prioriser des nuits régulières et réparatrices peut contribuer à prévenir la neurodégénérescence à long terme.
- Envisager des aides au sommeil adaptées : Comme lemborexant, certains traitements spécifiques ciblant les voies d’orexine pourraient offrir des bénéfices cognitifs, sous contrôle médical.
- Combiner sommeil et autres stratégies anti-déclin : Apport accru en antioxydants, activité physique, gestion du stress : autant d’éléments complémentaires.
- Suivre la recherche et les essais humains : Restez informé sur les avancées cliniques où le lemborexant ou des équivalents seront testés chez l’humain.
Conclusion
Cette étude indique qu’un sommeil restauré via lemborexant ne se limite pas à améliorer la qualité de vie nocturne : il protège réellement le cerveau des pathologies tau, cœur de nombreuses démences. Prendre soin de son sommeil aujourd’hui, c’est préserver ses souvenirs et sa lucidité demain.
Source
Parhizkar, S., Bao, X., Chen, W., Rensing, N., … Holtzman, D. M. (2025, May 27). Lemborexant ameliorates tau‑mediated sleep loss and neurodegeneration in males in a mouse model of tauopathy. Nature Neuroscience. https://doi.org/10.1038/s41593-025-01966-7