Aliments ultra-transformés : impact sur le cerveau et la santé métabolique

Dessin au fusain montrant un cerveau et un hamburger ultra-transformé, reliés par des flèches, illustrant l’impact des UPFs sur la santé cérébrale

En bref

Une vaste étude sur 30 000 adultes révèle que la consommation élevée d’aliments ultra-transformés est liée à des altérations structurelles de zones cérébrales liées à l’appétit, telles que l’hypothalamus et le noyau accumbens, indépendamment de l’obésité — un effet en partie médié par l’inflammation  .


Introduction

La consommation d’aliments ultra-transformés (UPFs) est en hausse et suspectée d’aggraver obésité, maladies cardio-métaboliques et troubles cognitifs. Cette étude représente une avancée : elle explore non seulement l’impact corporel mais aussi les changements cérébraux associés, mesurés par imagerie, dans une population large issue d’une cohorte nationale.


L’étude

Protocole de l’étude

L’équipe, dirigée par Filip Morys et collaborateurs, a utilisé les données d’imagerie de plus de 30 000 participants de la UK Biobank  . Les informations alimentaires ont été croisés avec des mesures de biométrie (IMC, profil lipidique, inflammation), puis confrontées aux dimensions et intégrité des structures cérébrales via IRM.

Résultats détaillés

  1. Effets cérébraux indépendants de l’obésité
    • Une consommation élevée d’UPFs (soupes industrielles, plats préparés, snacks sucrés/salés) est corrélée à une réduction de volume et de cohérence microstructurale dans l’hypothalamus et le noyau accumbens. Ces effets persistent même après ajustement pour IMC  .
  2. Rôle de l’inflammation et du métabolisme
    • Une part de ces associations est médiée par des marqueurs de dyslipidémie et d’inflammation systémique, suggérant un canal métabolique-cérébral.
  3. Cycle auto-renforçant
    • Ces observations dessinent un cycle nocif : altération des circuits de faim et récompense → consommation accrue d’UPFs → aggravation du métabolisme et de la structure cérébrale → consommation accrue…

Ce que nous pouvons faire pour notre santé

  • Limiter les UPFs : choisir des aliments non transformés ou peu transformés, riches en fibres, micronutriments, et faibles en additifs.
  • Contrôler l’inflammation : privilégier des lipides de qualité (oméga‑3, polyphénols), plutôt que des graisses saturées et sucres associés aux UPFs.
  • Surveiller les biomarqueurs : IMC, profil lipidique et marqueurs inflammatoires (CRP, cytokines) peuvent indiquer une dérive métabolique.
  • Agir dès le moindre signe : changements dans la structure cérébrale étant révélateurs avant les symptômes cliniques, intervenir tôt peut ralentir un cercle vicieux.

Conclusion

L’étude démontre que la surconsommation d’aliments ultra-transformés est liée à des altérations cérébrales dans des zones clés du contrôle alimentaire, par un mécanisme combinant inflammation et métabolisme. Ces effets précoces, observables avant l’obésité, suggèrent que limiter les UPFs est essentiel non seulement pour le poids, mais aussi pour le cerveau et la santé à long terme.


Source

Morys, F., Kanyamibwa, A., Fängström, P. D., Hartmann, H., Tweedale, M., Pastor‑Bernier, A., Azizi, H., Liu, L., Horstmann, A., & Dagher, A. (2025). Ultra‑processed food consumption affects structural integrity of feeding‑related brain regions independent of and via adipositynpj Metabolic Health and Disease, 3(1), 1–9. https://doi.org/10.1038/s44324-025-00056-3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *