Dioxyde de titane détecté dans le lait malgré l’interdiction du E171

Illustration au fusain d’une bouteille de lait et d’une loupe montrant des particules de dioxyde de titane

En bref

Des chercheurs de l’INRAE ont détecté du dioxyde de titane (E171) dans plusieurs échantillons de lait vendus en France, alors que cet additif est interdit depuis 2020 dans les denrées alimentaires. Cette présence résulterait probablement de contaminations indirectes liées aux processus de production ou d’emballage.


Introduction

Le dioxyde de titane (TiO₂), ancien additif alimentaire connu sous le nom E171, a été interdit en France depuis janvier 2020, puis au sein de l’Union européenne, en raison de préoccupations concernant ses effets potentiels sur la santé. Utilisé auparavant pour blanchir ou opacifier les produits, il a été retiré des formulations alimentaires. Pourtant, une étude récente menée par l’INRAE révèle que du TiO₂ est encore présent dans certains laits commercialisés, soulevant des questions sur les sources de contamination et la nécessité de renforcer la surveillance.


Protocole de l’étude

L’équipe de recherche a collecté un large panel d’échantillons de lait provenant de différents circuits de distribution (lait UHT, lait frais, lait bio et conventionnel).

Chaque échantillon a été analysé grâce à des techniques de spectrométrie et de microscopie électronique pour détecter la présence éventuelle de particules de dioxyde de titane et en évaluer la concentration.

Les chercheurs se sont également attachés à déterminer la taille des particules (micro et nanoparticules) ainsi que leur distribution, afin d’identifier la nature et l’origine probable de la contamination.


Résultats de l’étude

Les analyses ont révélé que :

  • Plusieurs échantillons contenaient du dioxyde de titane, en quantité variable selon la marque et le type de lait.
  • La majorité des particules détectées étaient de taille nanométrique, une forme considérée comme particulièrement préoccupante en raison de sa capacité à traverser certaines barrières biologiques.
  • Les sources probables de cette présence incluent la contamination via les équipements de production (peintures, revêtements) ou via l’emballage, plutôt qu’un ajout volontaire de l’additif.

Ces résultats indiquent que, même après son interdiction, le dioxyde de titane peut encore se retrouver dans les aliments par des voies indirectes.


Ce que nous pouvons faire pour notre santé

En tant que consommateurs, il est difficile d’éviter totalement ce type de contamination involontaire. Toutefois, certaines actions peuvent limiter l’exposition :

  • Privilégier les produits issus de circuits courts ou de producteurs locaux, où les étapes de transformation sont réduites.
  • Se tenir informé des rapports d’analyses indépendantes sur la présence de résidus dans les aliments.

Conclusion

Cette étude de l’INRAE rappelle qu’interdire un additif ne garantit pas sa disparition immédiate des aliments, notamment lorsque des contaminations indirectes persistent. La vigilance des autorités et la modernisation des équipements de production sont essentielles pour réduire au maximum la présence de dioxyde de titane dans notre alimentation.


Source

INRAE. (2025). Du dioxyde de titane détecté dans le lait malgré l’interdiction du E171https://www.inrae.fr/actualites/du-dioxyde-titane-detecte-lait-malgre-linterdiction-du-e171

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