Rugby de haut niveau : une étude révèle un risque accru de maladie d’Alzheimer et de démence

Dessin minimaliste au fusain représentant un cerveau fusionné avec un ballon de rugby, symbolisant le lien entre traumatismes crâniens et santé cérébrale

En bref

Cette étude de cohorte rétrospective menée en Nouvelle-Zélande révèle que les anciens joueurs de rugby de haut niveau ont un risque faible à modéré, mais significativement accru, de développer une maladie neurodégénérative (notamment la maladie d’Alzheimer et d’autres démences) par rapport à la population générale masculine, le risque apparaissant majoritairement après 70 ans.

Introduction

L’activité physique est un pilier fondamental de la santé et de la longévité. Cependant, l’intensité et la nature des sports de collision soulèvent des préoccupations quant à leurs conséquences neurologiques à long terme. Comprendre les risques spécifiques est essentiel pour optimiser la santé future et garantir la sécurité des athlètes. Cet article explore les résultats d’une étude récente et rigoureuse visant à clarifier le lien entre la pratique du rugby de haut niveau et l’incidence des maladies neurodégénératives. L’objectif est de fournir une information factuelle et structurée, permettant à chacun d’évaluer les implications potentielles de tels sports sur la santé cognitive à long terme.

Protocole de l’étude

Afin d’examiner le risque à long terme de maladies neurodégénératives liées à la pratique du rugby de haut niveau, les chercheurs ont mené une étude de cohorte rétrospective en Nouvelle-Zélande.

La Population Étudiée L’étude a inclus 12 861 hommes, nés entre 1920 et 1984, qui avaient participé au rugby de niveau provincial ou supérieur (dit de « première classe ») entre 1950 et 2000.

Le Groupe de Contrôle Ce groupe de joueurs a été comparé à un groupe témoin massif de 2 394 300 hommes issus de la population générale. Ces hommes du groupe de contrôle étaient appariés aux joueurs selon des critères stricts : l’âge, l’origine ethnique et le lieu de naissance, afin d’assurer une comparaison pertinente.

La Méthode d’Analyse Les scientifiques ont utilisé les dossiers administratifs d’hospitalisation et de mortalité couvrant la période de janvier 1988 à juin 2023. Cela leur a permis d’identifier les diagnostics de maladies neurodégénératives spécifiques : la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la maladie du motoneurone et les autres formes de démence. L’analyse statistique a été effectuée à l’aide de modèles de risques proportionnels de Cox pour déterminer la présence et l’ampleur d’un risque accru lié à la pratique du rugby.

Résultat de l’étude : une augmentation du risque pour certaines pathologies

Les résultats de l’étude indiquent que les anciens joueurs de rugby de haut niveau affichent un taux plus élevé de maladies neurodégénératives par rapport à la population générale.

Taux global et risques spécifiques Un pourcentage plus élevé d’anciens joueurs (6,5 %) que d’hommes dans la population générale (5,2 %) a développé une maladie neurodégénérative. Le risque s’est avéré significativement accru pour :

  • Toute maladie neurodégénérative (risque accru de 22 %).
  • La maladie d’Alzheimer (risque accru de 61 %).
  • Les autres formes de démence (risque accru de 23 %).

Pathologies non significativement impactées Aucune différence significative n’a été observée concernant la maladie de Parkinson et la maladie du motoneurone.

Âge d’apparition et facteurs de jeu L’augmentation du risque chez les joueurs par rapport à la population générale a été principalement observée à partir de 70-79 ans. De plus, des risques accrus faibles à modérés ont été constatés pour les joueurs ayant participé pendant deux ans ou plus, ceux ayant joué cinq matchs ou plus, ainsi que ceux ayant joué en position de ligne arrière.

Que pouvons-nous faire pour notre santé selon cette étude ?

Cette recherche fournit des informations factuelles, non pas pour dissuader de la pratique sportive, mais pour encourager une gestion éclairée des risques, notamment dans les sports de collision.

  1. Connaissance du risque : Si vous ou un proche avez pratiqué le rugby ou un sport de collision à haut niveau, il est pertinent de reconnaître l’existence d’un risque accru, en particulier pour la maladie d’Alzheimer et les démences, et d’intégrer cette information dans le suivi de votre santé cognitive, notamment après 70 ans.
  2. Renforcement des protocoles de sécurité : Cette étude soutient la nécessité de continuer à optimiser les protocoles de sécurité dans le sport, spécifiquement pour minimiser les chocs répétés à la tête. Les organismes sportifs doivent maintenir et renforcer les directives concernant la gestion et la prévention des commotions cérébrales pour protéger la santé neurologique des athlètes actuels et futurs.
  3. Adopter un mode de vie neuroprotecteur : Indépendamment du risque lié à la pratique sportive passée, l’adoption précoce et le maintien d’un mode de vie sain (activité physique régulière, alimentation équilibrée, gestion du stress et du sommeil, stimulation cognitive et sociale) reste la stratégie la plus efficace pour retarder ou potentiellement prévenir l’apparition des maladies neurodégénératives.

Conclusion

Cette étude de cohorte rigoureuse établit une association entre la participation au rugby de haut niveau masculin en Nouvelle-Zélande et une augmentation faible à modérée des taux de maladies neurodégénératives, ciblant principalement la maladie d’Alzheimer et les démences. Les résultats mettent en évidence l’importance de la recherche continue sur les conséquences à long terme des sports de collision et soulignent l’impératif de mettre en place des stratégies de prévention renforcées pour la protection de la santé neurologique des athlètes.


Source

Anns, F., Quarrie, K. L., Milne, B. J., Li, C., Gardner, A. J., Murphy, I. R., Verhagen, E., Wright, C., Morton, S. M. B., Lumley, T., & D’Souza, S. (2025). Neurodegenerative Diseases in Male Former First-Class New Zealand Rugby Players. Sports Medicinehttps://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40906013/

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