En bref
Une étude du UK Biobank montre que certains additifs — arômes, édulcorants, colorants, sucres ajoutés et exhausteurs de goût — associés aux aliments ultra-transformés sont liés à une surmortalité, après ajustements multiples.
Introduction
Les aliments ultra-transformés sont de plus en plus présents dans les habitudes alimentaires ; leur lien avec l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires est déjà documenté. Cette étude précise quels marqueurs spécifiques de l’ultra-transformation (MUPs) — parmi les 37 identifiés — sont particulièrement associés à un risque plus élevé de mortalité de toutes causes. Identifier ces marqueurs permettrait de cibler les efforts de santé publique pour favoriser une alimentation plus saine dans le temps.
Protocole de l’étude
L’étude est une cohorte prospective issue du UK Biobank, incluant 186 744 adultes âgés de 40 à 75 ans sans maladies graves à l’inclusion. L’apport alimentaire a été évalué via des enregistrements sur plusieurs jours. Chaque aliment signalé a été apparié à des produits commerciaux pour identifier jusqu’à 37 marqueurs de traitement ultra-transformé (MUPs) comme sucres ajoutés, édulcorants, arômes, colorants, etc. L’association entre la consommation de ces MUPs (exprimée en pourcentage de l’alimentation totale) et la mortalité globale a été estimée sur une durée de suivi moyenne de 11 ans, grâce à des modèles statistiques complexes ajustés pour l’âge, l’IMC, le sexe, le niveau d’activité physique, le statut socio-économique, l’état de santé global, etc.
Résultats de l’étude
- Un apport plus élevé global en aliments ultra-transformés est associé à une mortalité accrue.
- Parmi les 37 marqueurs étudiés, les catégories les plus fortement associées au risque de mortalité sont : arômes, édulcorants, colorants, sucres ajoutés et exhausteurs de goût.
- Par exemple, comparé à une faible consommation, des consommations importantes de colorants ou d’arômes multiplient le risque de mortalité d’environ 20-24 % selon les niveaux d’exposition.
- À l’inverse, certains agents comme les gélifiants montrent une association inverse, c’est-à-dire potentiellement protectrice, mais les auteurs soulignent qu’il faut davantage de recherches pour confirmer ces effets.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude
- Réduire la consommation d’aliments ultra-transformés, en particulier ceux contenant des édulcorants, arômes, colorants et sucres ajoutés.
- Lire les étiquettes alimentaires pour identifier la présence de ces additifs, même quand l’aliment semble sain ou « naturel ».
- Privilégier des aliments peu transformés : fruits, légumes, céréales complètes, sources de protéines simples.
Conclusion
L’étude apporte des preuves solides que, parmi les composants des aliments ultra-transformés, certains additifs spécifiques sont particulièrement associés à une augmentation de la mortalité globale. Agir dès maintenant sur ces marqueurs peut contribuer à améliorer la longévité et la santé, tant au niveau individuel que collectif.
Source
Krost, K. M., Eichner, G., Fasshauer, M., Eise, N. J., et al. (2025). Association of 37 markers of ultra-processing with all-cause mortality: a prospective cohort study in the UK Biobank. eClinicalMedicine. https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2025.103448