Anticholinergiques : leur usage accélère le déclin de marqueurs liés à la longévité chez les seniors

Dessin au fusain représentant une silhouette âgée marchant lentement, avec une main affaiblie, illustrant l’impact des anticholinergiques sur la mobilité et la longévité

En bref

Une étude auprès de 4 283 adultes âgés en moyenne de 74 ans montre que l’exposition cumulée aux médicaments anticholinergiques est associée à une détérioration accélérée de la vitesse de marche et une faiblesse de la force de préhension, même en l’absence de démence  .


Introduction

Les médicaments anticholinergiques, souvent utilisés pour traiter les allergies, troubles urinaires ou certaines maladies psychiatriques, agissent en bloquant un neurotransmetteur clé : l’acétylcholine. Or, ces médicaments sont soupçonnés de contribuer au déclin physique chez les personnes âgées. Cette étude porte sur l’impact à long terme de leur utilisation sur la mobilité et la force musculaire.


L’étude

Protocole et méthodologie

  • Population étudiée : 4 283 adultes âgés (moyenne de 74 ans), suivis longitudinalement.
  • Mesure de l’exposition anticholinergique : évaluation cumulative de l’usage médicamenteux sur plusieurs années.
  • Évaluation physique : vitesse de marche (gait speed) et force de préhension (grip strength) testées régulièrement.
  • Analyse statistique : ajustement sur l’âge, les comorbidités, l’état cognitif, et autres facteurs de confusion  .

Résultats

L’étude a révélé que l’utilisation cumulative de médicaments anticholinergiques est associée à un ralentissement progressif de la vitesse de marche et à une réduction de la force de préhension chez les personnes âgées, indépendamment des autres facteurs de santé. Ces deux indicateurs – la vitesse de marche et la force de la main – sont reconnus comme des marqueurs fiables de l’état fonctionnel global et de l’espérance de vie.

Un déclin de ces capacités physiques est statistiquement corrélé à une augmentation du risque de perte d’autonomie, d’hospitalisation et de mortalité prématurée. Les chercheurs soulignent donc que l’exposition prolongée aux anticholinergiques pourrait accélérer le vieillissement fonctionnel, même chez des individus sans trouble cognitif, en altérant des fonctions essentielles au maintien de l’indépendance.


Conclusion

Cette étude renforce l’idée que les médicaments anticholinergiques peuvent nuire à la mobilité et à la force chez les personnes âgées, indépendamment du déclin cognitif. Réduire leur utilisation, lorsque cela est possible, peut contribuer à préserver l’autonomie, la santé physique et la longévité.


Source

Gunther, J. J., et al. (2025). Cumulative anticholinergic medication use and decline in gait speed and grip strength among older adults: A cohort study. JAMA Network Open. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2836242

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