En bref
Une étude de 2025 a analysé 125 facteurs de risque potentiellement modifiables et a identifié plusieurs comportements et conditions associés à une augmentation du risque d’arrêt cardiaque soudain.
Prévenir l’inattendu
L’arrêt cardiaque soudain frappe sans avertissement, bouleversant des vies en un instant. Pourtant, derrière cette brutalité se cachent souvent des facteurs de risque que nous pouvons contrôler. Une étude récente nous éclaire sur ces éléments modifiables, offrant une lueur d’espoir pour prévenir ces drames.
L’étude : Identifier les risques pour mieux les prévenir
Des chercheurs ont analysé les données de la cohorte UK Biobank, portant sur 125 facteurs de risque potentiellement modifiables, afin de déterminer leur association avec l’incidence de l’arrêt cardiaque soudain.
Méthodologie
L’étude a examiné un large éventail de comportements et de conditions de santé, en utilisant des modèles statistiques pour évaluer leur lien avec l’arrêt cardiaque soudain.
Résultats
L’étude menée à partir de la cohorte UK Biobank a révélé que plusieurs comportements et états de santé sont fortement associés à une augmentation du risque d’arrêt cardiaque soudain. Voici les facteurs les plus marquants :
- Le tabagisme actif : C’est l’un des facteurs les plus puissamment corrélés à l’arrêt cardiaque soudain. Le tabac altère les parois des artères, augmente l’inflammation systémique, perturbe le rythme cardiaque et favorise la formation de plaques athéromateuses, pouvant provoquer une arythmie fatale. Les fumeurs présentent un risque significativement plus élevé que les non-fumeurs, même en tenant compte des autres facteurs de santé.
- L’inactivité physique : Le manque d’exercice régulier affaiblit le muscle cardiaque, favorise la prise de poids, l’hypertension et la résistance à l’insuline — autant d’éléments qui peuvent précipiter un arrêt cardiaque. L’étude a montré que les personnes sédentaires avaient une probabilité beaucoup plus élevée d’en être victimes, indépendamment de leur âge ou de leur IMC.
- Une alimentation déséquilibrée : Les régimes riches en aliments ultra-transformés, en graisses saturées, en sucres ajoutés et pauvres en fibres sont associés à une détérioration de la santé cardiovasculaire. Ils contribuent au développement de l’hypercholestérolémie, du diabète de type 2 et de l’hypertension, tous des précurseurs connus d’arythmies potentiellement fatales.
- Le stress chronique : L’exposition prolongée au stress active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, augmente le taux de cortisol, favorise les pics de tension artérielle et déséquilibre le système nerveux autonome, ce qui peut déclencher une instabilité électrique du cœur. L’étude confirme que les individus souffrant de stress persistant ou de troubles anxieux non pris en charge sont plus à risque.
- L’hypertension artérielle non contrôlée : Une pression sanguine élevée, surtout lorsqu’elle est mal traitée, fragilise la structure du myocarde et prédispose aux fibrillations ventriculaires. L’étude montre qu’une pression systolique constamment supérieure à 140 mmHg multiplie par deux à trois le risque d’arrêt cardiaque soudain.
Ces facteurs sont qualifiés de “modifiables” car ils peuvent être réduits, corrigés ou contrôlés par des changements de mode de vie, des traitements adaptés et des politiques de santé publique efficaces. C’est donc sur ces leviers que chacun peut agir pour réduire significativement son risque.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude
Cette étude met en évidence des actions concrètes pour réduire le risque d’arrêt cardiaque soudain :
- Arrêter de fumer : Le tabac est un facteur de risque majeur.
- Adopter une alimentation équilibrée : Riche en fruits, légumes, grains entiers et pauvre en graisses saturées.
- Pratiquer une activité physique régulière : Au moins 150 minutes d’exercice modéré par semaine.
- Gérer le stress : Techniques de relaxation, méditation, ou thérapie.
- Surveiller sa tension artérielle : Consultations régulières et suivi médical.
Agir aujourd’hui pour vivre demain
L’arrêt cardiaque soudain ne doit pas être une fatalité. En identifiant et en modifiant nos comportements à risque, nous avons le pouvoir de protéger notre cœur et de prolonger notre vie. Chaque choix compte, chaque action préventive est un pas vers une vie plus longue et plus saine.
Source
Luo, J., Chen, Y., Grubic, N. J., & Gustafson, D. (2025). Modifiable Risk Factors and Attributable Burden of Cardiac Arrest: An Analysis of 125 Factors. Canadian Journal of Cardiology. https://onlinecjc.ca/article/S0828-282X(25)00171-0/fulltext
