En bref
Une vaste étude internationale montre que l’efficacité des bêtabloquants après un infarctus du myocarde varie entre hommes et femmes. Les résultats suggèrent que le traitement n’apporte pas les mêmes bénéfices cardiovasculaires selon le sexe, ouvrant la voie à une prise en charge plus personnalisée.
Introduction
Les bêtabloquants font partie du traitement standard après un infarctus du myocarde depuis plusieurs décennies. Leur rôle est de réduire la charge de travail du cœur et de limiter le risque de récidive. Pourtant, de nouvelles recherches révèlent que leur utilité pourrait ne pas être identique pour tous les patients. L’étude REBOOT, récemment publiée dans European Heart Journal, a comparé l’efficacité de ces médicaments chez les hommes et chez les femmes.
Protocole de l’étude
L’essai clinique REBOOT a suivi plus de 5 000 patients ayant survécu à un infarctus du myocarde, répartis en plusieurs groupes selon leur sexe et leur traitement par bêtabloquant. Les chercheurs ont analysé les événements cardiovasculaires majeurs (nouvel infarctus, hospitalisation pour insuffisance cardiaque, décès cardiovasculaire) sur une période de suivi de plusieurs années.
L’objectif était de déterminer si le traitement systématique par bêtabloquant devait être recommandé de la même manière pour les hommes et pour les femmes.
Résultats de l’étude
- Chez les hommes, les bêtabloquants n’ont pas montré de bénéfice significatif en termes de réduction des récidives ou de mortalité.
- Chez les femmes, au contraire, le traitement a été associé à une meilleure protection contre les complications cardiovasculaires.
- Ces résultats suggèrent que l’effet protecteur des bêtabloquants dépend du sexe, ce qui pourrait expliquer les divergences observées dans les études passées.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé
Cette étude souligne l’importance d’une médecine personnalisée. Plutôt que de prescrire un traitement identique à tous, les médecins pourraient adapter les recommandations en tenant compte du sexe des patients. Pour les femmes, l’utilisation des bêtabloquants après un infarctus semble justifiée. Pour les hommes, la balance bénéfices-risques mérite d’être réévaluée au cas par cas.
De manière plus générale, ces résultats rappellent que la prévention cardiovasculaire (activité physique, alimentation équilibrée, arrêt du tabac, contrôle de l’hypertension et du diabète) reste essentielle pour les deux sexes.
Conclusion
Les bêtabloquants ne semblent pas offrir les mêmes bénéfices après un infarctus du myocarde chez les hommes et chez les femmes. L’étude REBOOT plaide pour une prise en charge plus individualisée, ouvrant la voie à une médecine de précision adaptée aux différences biologiques entre sexes.
Source
Hernández-Perera, O., Raposeiras-Roubín, S., Bueno, H., et al. (2025). Randomised trial of beta-blocker therapy after acute myocardial infarction by sex: the REBOOT trial. European Heart Journal. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40884211/