En bref
Cette revue scientifique analyse les interactions entre les composés du café, en particulier la caféine, et les gènes impliqués dans la maladie de Parkinson. Elle met en évidence plusieurs mécanismes neuroprotecteurs potentiels et suggère que la consommation de café pourrait moduler certains gènes de susceptibilité à la maladie.
Introduction
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique dont les causes exactes demeurent partiellement comprises. Des facteurs génétiques et environnementaux semblent intervenir conjointement. Parmi les facteurs de mode de vie, la consommation de café est régulièrement associée à un risque réduit de développer la maladie. Cette revue, publiée dans Antioxidants (2022), explore les interactions entre le café et l’expression génétique, en s’appuyant sur les données issues de la nutrigénomique, une discipline qui étudie les effets des nutriments sur le génome.
Interactions entre composés du café et gènes associés à Parkinson
Les auteurs recensent plusieurs mécanismes par lesquels les composés du café pourraient moduler l’expression génétique et influencer les processus liés à la maladie de Parkinson :
- Récepteurs A2A de l’adénosine : la caféine agit comme antagoniste de ces récepteurs, impliqués dans la neurotransmission dopaminergique et la régulation motrice. Leur inhibition pourrait atténuer certains symptômes moteurs de la maladie.
- Récepteurs aux estrogènes (ESR) : la caféine semble influencer positivement leur expression, ce qui pourrait avoir un effet neuroprotecteur indirect, notamment chez les femmes.
- Heme oxygenase (HO-1), nitric oxide synthase (NOS), cytochrome oxidase (Cox) : des enzymes clés de la réponse au stress oxydatif et mitochondrial, dont l’expression pourrait être modulée par le café.
- Gènes de susceptibilité familiale à Parkinson : des loci tels que BST1, LRRK2 ou SNCA pourraient être indirectement affectés par les composés du café via des effets épigénétiques ou des modifications d’expression.
- APOE et gènes liés au glutamate : ces gènes, impliqués dans le métabolisme lipidique et la neurotransmission excitatrice, sont aussi potentiellement influencés par la consommation de café.
Ce que nous pouvons en tirer pour notre santé
Les données analysées confirment un lien inverse entre consommation de café et risque de Parkinson, sans pour autant établir de relation causale directe. L’intérêt principal de cette revue réside dans l’exploration de mécanismes génomiques précis, ouvrant la voie à une meilleure compréhension des effets du café selon les profils génétiques individuels. Ces résultats appuient l’idée d’une approche personnalisée de la prévention, où les habitudes alimentaires, y compris la consommation de café, pourraient être adaptées aux susceptibilités génétiques.
Conclusion
La consommation modérée de café pourrait participer à une stratégie de prévention multifactorielle de la maladie de Parkinson. L’étude souligne la complexité des interactions gène-nutriment et met en lumière le potentiel du café comme modulateur épigénétique. Ces conclusions appellent à des recherches cliniques supplémentaires pour déterminer les effets réels en population humaine.
Source
Lee, L.K., & Mhd Rodzi, N.A.R. (2022). Addressing the Neuroprotective Actions of Coffee in Parkinson’s Disease: An Emerging Nutrigenomic Analysis. Antioxidants, 11(9), 1587. https://doi.org/10.3390/antiox11081587