Des cauchemars fréquents associés à un vieillissement accéléré et à une mortalité précoce

Dessin au fusain représentant une silhouette tourmentée dans son sommeil, illustrant le lien entre cauchemars récurrents, vieillissement biologique accéléré et risque de mort prématurée

En bref

Une étude présentée à l’EAN 2025 révèle que les adultes souffrant de cauchemars hebdomadaires ont un risque multiplié par trois de décéder avant 70 ans. Cette association est partiellement expliquée par un vieillissement biologique accéléré, mesuré par des marqueurs épigénétiques et la longueur des télomères  .


Introduction

Les cauchemars, jadis considérés comme de simples perturbations nocturnes, sont aujourd’hui reconnus comme des signaux clairs de stress prolongé et de fragmentation du sommeil. Une vaste étude multi-cohortes, incluant plus de 183 000 adultes et 2 400 enfants suivis jusqu’à 19 ans, met en lumière leur impact tangible sur la santé et la longévité  .


L’étude

  • Prévalence et méthodologie :
    • Adultes (26–86 ans) et enfants (8–10 ans) ont rapporté la fréquence de leurs cauchemars au départ de l’étude.
    • Le suivi clinique a duré entre 1,5 et 19 ans, avec 227 décès prématurés constatés  .
  • Impact sur la mortalité :
    • Les adultes rapportant des cauchemars hebdomadaires ont vu leur risque de décès prématuré tripler (HR ≈ 2,7 à 3 ; p < 0,001)  .
  • Vieillissement biologique :
    • Un vieillissement accéléré a été observé via l’analyse des télomères et par des « horloges épigénétiques » (DunedinPACE, GrimAge, PhenoAge)  .
    • Cet excès d’âge biologique explique environ 39 % du sur-risque de mortalité  .
  • Mécanismes possibles :
    • Les cauchemars déclenchent une réponse « fight-or-flight » intense, avec libération de cortisol et perturbation du sommeil réparateur.
    • Ces effets seraient à l’origine du vieillissement cellulaire précoce et de la diminution de la résilience physiologique  .
  • Comparaison avec d’autres facteurs :
    • L’effet des cauchemars est apparu plus prononcé que celui du tabac, de l’obésité, de la mauvaise alimentation ou de l’inactivité physique  .

Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude

  • Identifier et traiter les cauchemars :
    • Des interventions validées comme l’image rehearsal therapy (IRT) ou la TCC de l’insomnie (CBT‑I)peuvent réduire leur fréquence  .
    • Un éveil fréquent avec des sueurs, palpitations ou sensation d’étouffement nécessite une évaluation médicale du sommeil.
  • Améliorer l’hygiène du sommeil :
    • Favoriser un rythme régulier, éviter les contenus effrayants avant le coucher, réduire stress et anxiété  .
  • Gérer le stress chronique :
    • Activités de relaxation (respiration, méditation), soutien psychologique ou thérapeutique pour réduire les tensions diurnes et nocturnes  .
  • Adopter une approche multidimensionnelle :
    • Une stratégie combinant sommeil réparateur, gestion du stress et suivi médical peut contribuer à ralentir le vieillissement biologique, comparativement à d’autres facteurs de risque.

Conclusion

Cette étude pionnière établit que les cauchemars ne sont pas un simple désagrément, mais un marqueur de vieillissement accéléré et de sur-risque de décès prématuré. Reconnaître, évaluer et traiter cette pathologie ouvre une voie accessible pour améliorer la santé à long terme et ralentir le vieillissement, notamment par une meilleure qualité de sommeil.


Source

Otaiku A. Nightmares accelerate biological aging and predict premature mortality in humans. Abstract OPR-111. EAN Congress, 21-24 June, 2025. 

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