En bref
Une étude sur plus de 927 000 adultes japonais montre que certaines habitudes alimentaires, comme sauter le petit-déjeuner ou dîner tard, augmentent le risque de fractures ostéoporotiques.
Introduction
L’ostéoporose est une maladie qui fragilise les os et accroît le risque de fracture. On sait depuis longtemps que l’activité physique, l’alcool et le tabac influencent ce risque. Mais l’impact des habitudes alimentaires quotidiennes restait moins clair. Cette étude japonaise d’envergure apporte de nouvelles réponses en analysant le lien entre alimentation et fractures liées à l’ostéoporose.
Protocole de l’étude
Les chercheurs ont utilisé les données de santé de plus de 927 000 adultes âgés de 20 ans et plus, issues de questionnaires de suivi et de la base de données japonaise DeSC. Les participants ont renseigné leurs habitudes de vie, notamment la régularité des repas. Les chercheurs ont ensuite comparé le risque de fractures ostéoporotiques (hanche, avant-bras, colonne vertébrale et humérus) en fonction de ces comportements alimentaires, en ajustant les résultats selon l’âge, le sexe et d’autres facteurs de risque connus.
Résultats de l’étude
Les chercheurs ont comparé les habitudes alimentaires des participants, et en particulier :
- la régularité du petit-déjeuner,
- l’horaire du dîner,
- et la fréquence des repas dans la journée.
Les résultats montrent que :
- Les personnes qui sautaient fréquemment le petit-déjeuner avaient un risque plus élevé de fracture par rapport à celles qui prenaient ce repas tous les jours.
- Les individus qui dînaient tard le soir (après 21h) présentaient également un sur-risque de fracture ostéoporotique.
- Les effets sont restés significatifs même après ajustement pour d’autres facteurs de risque connus : âge, sexe, consommation d’alcool, tabac, indice de masse corporelle, activité physique, apport en calcium et vitamine D.
En chiffres, le risque relatif était en moyenne :
- +14 % pour les personnes sautant régulièrement le petit-déjeuner,
- +18 % pour celles prenant leur dîner tard.
Ces associations semblent s’expliquer par le rôle des rythmes circadiens (horloge biologique) et du métabolisme osseux. En effet, les repas irréguliers pourraient perturber l’équilibre hormonal (insuline, cortisol, hormones sexuelles), ce qui influe sur la densité et la solidité des os.
Ces résultats s’ajoutent à la liste des facteurs de mode de vie qui influencent directement la santé osseuse, au même titre que le sport, le tabac ou l’alcool.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé
Pour préserver la santé de nos os, il ne suffit pas d’apporter du calcium ou de la vitamine D. L’organisation des repas joue aussi un rôle. Prendre un petit-déjeuner équilibré et éviter les repas trop tardifs pourrait contribuer à réduire le risque de fractures à long terme. Associer ces habitudes à une activité physique régulière et à une alimentation diversifiée reste la meilleure stratégie pour protéger son capital osseux.
Conclusion
Cette étude japonaise montre que des gestes simples du quotidien, comme respecter des horaires de repas réguliers, peuvent influencer la santé des os et réduire le risque de fractures ostéoporotiques. Mieux manger, mais aussi mieux organiser ses repas, devient ainsi une véritable mesure de prévention.
Source
Nakajima, H., Nishioka, Y., Tamaki, Y., et al. (2025). Dietary Habits and Osteoporotic Fracture Risk: Retrospective Cohort Study Using Large-Scale Claims Data. Journal of the Endocrine Society, 9(9), bvaf127. https://doi.org/10.1210/jendso/bvaf127