En bref
Un traitement par psilocybine augmentée (via son métabolite psilocine) prolonge la durée de vie cellulaire et améliore la survie de souris âgées, suggérant un potentiel protecteur face au vieillissement.
Introduction
Améliorer la longévité et retarder les signes du vieillissement restent des enjeux majeurs pour la santé publique. La psilocybine, connue pour ses effets psychédéliques, suscite un intérêt croissant pour ses applications thérapeutiques. Cette étude explore son impact sur les marqueurs biologiques du vieillissement et la survie, afin de mieux cerner son potentiel au-delà de ses usages psychiatriques.
Protocole de l’étude
Les chercheurs ont administré de la psilocine — le métabolite actif de la psilocybine — à des souris âgées. Le traitement a commencé par une dose orale faible (5 mg/kg le premier mois), suivie d’un dosage mensuel plus élevé (15 mg/kg). Un groupe témoin recevait un placebo. Les scientifiques ont suivi la survie des animaux pendant 10 mois, observant également des paramètres biologiques liés au vieillissement, notamment la stabilité de l’ADN, la réponse aux dommages cellulaires (comme GADD45a), le maintien des télomères et l’oxydation.
Résultats de l’étude
Les résultats montrent que la psilocine prolonge significativement la durée de vie des cellules et améliore la survie des souris âgées. Le taux de survie est passé de 50 % chez les souris témoins à 80 % chez celles traitées. Les animaux traités présentaient également une meilleure qualité du pelage, plus dense et moins blanc. Les marqueurs biologiques du vieillissement étaient modifiés positivement, avec une meilleure réponse aux dommages cellulaires, une préservation des télomères et une réduction du stress oxydatif.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude
L’étude ouvre la voie à l’exploration de la psilocybine comme agent potentiellement « géroprotecteur ». Les résultats suggèrent qu’elle pourrait contribuer à ralentir certains aspects biologiques du vieillissement, notamment grâce à sa capacité à préserver l’intégrité cellulaire. Néanmoins, ces données proviennent d’un modèle animal avec un métabolisme rapide ; des recherches sont nécessaires avant toute extrapolation à l’humain. Une approche prudente reste essentielle, notamment en raison de la régulation stricte entourant la psilocybine.
Conclusion
Ce travail offre une première preuve expérimentale d’un effet du traitement par psilocybine (via psilocine) sur la longévité et les marqueurs du vieillissement chez les souris âgées. Il souligne un potentiel d’interventions ultérieures ciblant les mécanismes fondamentaux du vieillissement. Toutefois, il reste indispensable de poursuivre les études pour confirmer ces effets chez l’humain et garantir une application sécurisée.
Source
Kato, K., Kleinhenz, J. M., Shin, Y.-J., Coarfa, C., Zarrabi, A. J., & Hecker, L. (2025). Psilocybin treatment extends cellular lifespan and improves survival of aged mice. npj Aging, 11, 55. https://doi.org/10.1038/s41514-025-00244-x