En bref
Une étude récente révèle que l’accumulation de glycogène, une forme de stockage du sucre, dans les cellules pulmonaires favorise le développement et la progression de l’adénocarcinome pulmonaire. Cette découverte met en lumière l’impact potentiel de notre alimentation sur la santé pulmonaire et ouvre la voie à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement.
Introduction : Et si notre alimentation influençait la santé de nos poumons ?
Nous savons tous que fumer nuit gravement aux poumons. Mais qu’en est-il de notre alimentation ? Peu de gens associent leur régime alimentaire au risque de cancer du poumon. Pourtant, une étude récente suggère que ce que nous mangeons pourrait jouer un rôle crucial dans le développement de certains types de cancer pulmonaire.
L’étude : le glycogène, un acteur clé dans l’adénocarcinome pulmonaire
Publiée dans Nature Metabolism en mars 2025, l’étude menée par des chercheurs des universités de Floride et du Kentucky s’est penchée sur le rôle du glycogène dans l’adénocarcinome pulmonaire, le type de cancer du poumon le plus répandu.
Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé des techniques avancées de métabolomique spatiale pour analyser des échantillons de tissus pulmonaires humains et de modèles murins. Ils ont observé une accumulation significative de glycogène dans les cellules cancéreuses, corrélée à une progression tumorale accélérée et à un pronostic plus défavorable.
Résultats clés
- Accumulation de glycogène : Les cellules de l’adénocarcinome pulmonaire présentent des niveaux élevés de glycogène, contrairement aux cellules pulmonaires normales.
- Impact sur la progression tumorale : Une augmentation du glycogène, induite par des modifications génétiques ou un régime alimentaire riche en sucres et en graisses, accélère la croissance tumorale.
- Effet protecteur de la réduction du glycogène : La suppression de la synthèse du glycogène ralentit significativement la progression du cancer.
Ces résultats suggèrent que le glycogène agit comme un carburant pour les cellules cancéreuses, leur fournissant l’énergie nécessaire à leur prolifération.
Ce que vous pouvez faire pour protéger votre santé : alimentation, glycogène et prévention
Cette étude éclaire un fait trop souvent négligé : le métabolisme des cellules cancéreuses est profondément influencé par notre mode de vie, en particulier notre alimentation. Ce que vous mettez dans votre assiette chaque jour peut soit nourrir un terrain favorable à la maladie, soit freiner silencieusement les mécanismes du vieillissement et des tumeurs.
Voici ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui :
1. Réduire les apports en sucres rapides et raffinés
L’excès de glucose dans le sang stimule la synthèse de glycogène. Or, cette étude montre que le glycogène devient un véritable carburant pour certaines cellules cancéreuses.
- Privilégiez les glucides à index glycémique bas : légumes racines, légumineuses, céréales complètes.
- Réduisez : sucre blanc, pâtisseries, sodas, jus industriels, céréales soufflées ou sucrées.
2. Limiter les graisses saturées et industrielles
L’association entre un régime riche en sucres et en graisses semble amplifier la synthèse de glycogène et accélérer la progression tumorale dans le modèle étudié.
- Préférez les sources de bonnes graisses : noix, graines, huile d’olive, poissons gras.
- Évitez les produits transformés riches en huiles hydrogénées, charcuteries grasses, fritures.
3. Adopter une alimentation anti-inflammatoire
Le cancer se développe plus facilement dans un terrain inflammatoire.
- Consommez des aliments riches en antioxydants : fruits rouges, légumes verts, curcuma, thé vert.
- Ajoutez des fibres chaque jour pour soutenir un microbiote équilibré, qui module aussi la réponse immunitaire.
4. Rester actif physiquement
L’activité physique améliore la sensibilité à l’insuline, réduit la glycémie, et limite la surproduction de glycogène.
- 30 minutes de marche rapide, de vélo ou d’exercice doux chaque jour peuvent suffire à rétablir un meilleur équilibre métabolique.
5. Maintenir un poids santé
Le surpoids est un facteur de risque reconnu de nombreux cancers. Il favorise l’insulinorésistance et les dérèglements métaboliques qui augmentent les stocks de glycogène dans les tissus.
Conclusion : Vers une prise de conscience de l’impact de notre alimentation sur la santé pulmonaire
Cette étude révolutionnaire nous rappelle que notre alimentation ne se contente pas d’influencer notre silhouette ou notre énergie au quotidien. Elle agit, à un niveau profond et souvent invisible, sur notre métabolisme cellulaire — jusque dans les tissus pulmonaires.
Adopter une alimentation plus simple, plus végétale, plus équilibrée, c’est peut-être l’un des choix les plus puissants que nous puissions faire pour vivre plus longtemps… et en meilleure santé.
Source
Clarke, H. A., Hawkinson, T. R., Shedlock, C. J., Medina, T., Ribas, R. A., Wu, L., … & Sun, R. C. (2025). Glycogen drives tumour initiation and progression in lung adenocarcinoma. Nature Metabolism. https://www.nature.com/articles/s42255-025-01243-8