En bref
Une étude de l’Anses révèle que les boissons conditionnées dans des bouteilles en verre contiennent plus de microplastiques que celles en plastique, en brique ou en canette. Ces particules proviendraient des capsules métalliques peintes qui scellent les bouteilles.
Introduction
Les bouteilles en verre sont souvent perçues comme plus nobles, durables et plus saines que leurs équivalents en plastique. Mais une étude publiée le 20 juin 2025 par l’Anses remet en question cette idée. Les résultats montrent que certaines boissons en bouteilles de verre contiennent nettement plus de microplastiques que celles dans d’autres contenants. Une source inattendue : les capsules métalliques peintes utilisées pour les fermer.
Une étude pour identifier les sources de microplastiques dans les boissons
Réalisée à Boulogne-sur-Mer par l’unité SANAQUA de l’Anses, l’étude a analysé différents types de boissons : eau, soda, thé glacé, vin, bière… et leurs niveaux de contamination en microplastiques selon leur contenant.
Les résultats révèlent que :
- Les bouteilles en verre contiennent jusqu’à 100 particules de plastique par litre pour les sodas, thés glacés et bières.
- À titre de comparaison, les bouteilles en plastique et les canettes en contiennent 5 à 50 fois moins.
- L’eau est relativement épargnée, avec 4,5 particules/L dans les bouteilles en verre et seulement 1,6 particule/L dans les bouteilles en plastique.
La contamination varie aussi selon le type de boisson. L’eau et le vin restent les moins touchés, tandis que les boissons sucrées sont davantage concernées.
Les capsules métalliques peintes identifiées comme responsables
L’analyse approfondie a permis d’identifier l’origine probable de cette contamination : la peinture des capsules métalliques. Les particules retrouvées dans les boissons correspondent en couleur et en composition chimique à la peinture des capsules. Des micro-éraflures invisibles à l’œil nu, dues aux frottements entre capsules pendant le stockage, seraient responsables de la libération de ces fragments.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude
Bien qu’aucune conclusion toxique n’ait encore pu être établie concernant les microplastiques ingérés via ces boissons, cette étude permet déjà de formuler quelques recommandations pratiques :
- Pour les professionnels : les fabricants peuvent réduire cette contamination en changeant les méthodes de stockage des capsules, en modifiant la composition des peintures, ou en nettoyant les capsules avant leur utilisation.
- Pour les consommateurs : privilégier les bouteilles avec bouchon (et non capsule métallique), notamment pour les boissons du quotidien, peut limiter l’exposition.
- D’une manière générale, diversifier les types de contenants et réduire la consommation de boissons industrielles peut diminuer l’exposition globale aux microplastiques.
Conclusion
Cette étude souligne l’importance d’évaluer l’ensemble du cycle de vie d’un emballage, même ceux considérés comme plus « écologiques » ou haut de gamme comme le verre. Les microplastiques étant désormais omniprésents dans notre environnement, chaque levier de réduction compte, aussi discret soit-il.