Mode de vie et maladie d’alzheimer : cultiver la résilience pour une longévité cérébrale

Dessin au fusain minimaliste montrant une tête humaine avec un cerveau stylisé, reliée par des flèches à des symboles d’exercice, d’alimentation et de santé cardiaque, représentant la prévention d’Alzheimer par le mode de vie.

En bref

Une revue d’études scientifiques récentes suggère que les facteurs de mode de vie comme l’alimentation, l’exercice et la stimulation sociale peuvent atténuer le risque de la maladie d’Alzheimer. Des essais cliniques majeurs ont montré que des interventions multidomaines améliorent les fonctions cognitives et réduisent le risque de déclin. Cependant, les chercheurs appellent à la prudence, car il n’est pas encore clair si ces interventions préviennent l’apparition de la maladie ou en retardent simplement le début. Le gain réel pour la longévité se trouve dans la gestion des facteurs de risque modifiables.


Introduction

La maladie d’Alzheimer, complexe et difficile à traiter, laisse souvent les familles avec un pronostic sombre et peu d’options. Une solution séduisante et simple émerge de la recherche : l’idée que le mode de vie — gérer le stress, améliorer l’alimentation et faire de l’exercice — peut ralentir, voire prévenir, les symptômes d’Alzheimer. Pour les personnes confrontées à ce diagnostic, l’adoption de changements d’habitudes apporte un sentiment d’espoir et d’autonomie bienvenu. Cependant, si les preuves s’accumulent pour soutenir l’idée que ces interventions sont bénéfiques pour la santé générale , les scientifiques s’inquiètent de la surestimation de leur efficacité, en particulier comme « remèdes » pour les personnes qui présentent déjà des symptômes de démence.


Protocole de l’étude

Un commentaire scientifique publié dans Nature analyse et synthétise les résultats d’essais cliniques majeurs évaluant l’impact des interventions sur le mode de vie sur le déclin cognitif.

  • Le FINGER Trial : Les auteurs citent l’étude d’intervention gériatrique finlandaise (FINGER), un essai mené sur plus de 1200 résidents de Finlande âgés de 60 à 77 ans. Les participants du groupe d’intervention ont reçu des conseils nutritionnels, des régimes d’exercice physique et des jeux d’entraînement cérébral.
  • Le SMARRT Trial : L’article se réfère également à l’étude randomisée et contrôlée SMARRT (Systematic Multi-Domain Alzheimer Risk Reduction Trial), qui a testé l’effet du traitement de facteurs de risque modifiables — tels que l’hypertension non contrôlée, l’isolement social et l’inactivité physique — sur plus de 170 personnes âgées à haut risque de démence.
  • Les Mesures : Les chercheurs ont mesuré les améliorations des fonctions cognitives (mémoire complexe, vitesse de traitement et fonction exécutive) ainsi que la réduction des facteurs de risque et des événements cardiaques.

Résultats de l’étude

L’analyse des essais cliniques majeurs révèle des améliorations cognitives significatives grâce aux interventions sur le mode de vie, bien que des limites subsistent.

L’essai FINGER a montré qu’après deux ans, le groupe d’intervention avait amélioré sa fonction exécutive, sa vitesse de traitement et sa mémoire complexe par 83%, 150% et 40% respectivement, par rapport au groupe témoin. Un suivi a révélé que ces participants continuaient à avoir une meilleure santé générale, avec un risque plus faible d’accident vasculaire cérébral et moins de visites aux urgences. De même, l’étude SMARRT a conclu que les participants ayant reçu des traitements individualisés pour leurs facteurs de risque ont montré une augmentation 74% plus importante de la cognition que le groupe témoin. Ces améliorations s’expliquent par le fait que ces interventions agissent sur des problèmes de santé sous-jacents comme la perte de vision ou d’ouïe, le stress, l’obésité et l’hypertension, qui sont tous liés aux symptômes d’Alzheimer. Toutefois, les scientifiques avertissent qu’il n’est pas établi si ces interventions empêchent l’apparition de la maladie ou la retardent simplement. Le risque d’Alzheimer étant environ pour moitié lié à la génétique et pour moitié au mode de vie et à la chance, le mode de vie ne peut pas garantir d’éviter la maladie pour tout le monde.


Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude

Le gain pour la longévité réside dans le fait que ces interventions sur le mode de vie représentent la meilleure stratégie actuelle pour retarder le déclin cognitif et améliorer la santé générale.

  1. Visez le report des symptômes : Le fait de modifier le mode de vie peut retarder l’apparition des symptômes d’Alzheimer jusqu’à un âge très avancé ( 85 ou 90 ans). Le lecteur gagne en longévité en se concentrant sur cette possibilité, car cela augmente la chance de décéder d’une autre cause avant l’apparition des symptômes.
  2. Adopter une approche multidomaine : Les études les plus réussies utilisent une combinaison d’interventions. Le lecteur doit intégrer l’exercice physique (cardio et entraînement en force), le soutien social, la gestion du stress et une alimentation saine (comme le régime MIND).
  3. Commencer tôt et ajuster en fonction de l’âge : Il n’est jamais trop tard pour commencer. Cependant, la quarantaine pourrait être le moment le plus opportun pour réduire les facteurs de risque. Les interventions les plus efficaces peuvent également varier avec l’âge ; par exemple, le stress et le sommeil pourraient être plus importants à la quarantaine, tandis que l’isolement social devient plus crucial pour les personnes âgées.

Conclusion

L’analyse des preuves actuelles confirme que le mode de vie est un levier puissant pour améliorer les fonctions cognitives et réduire le risque global de démence. Les efforts pour améliorer l’alimentation, l’exercice et la gestion des facteurs de risque vasculaire peuvent potentiellement réduire l’incidence mondiale de la démence de 45%. Bien que les chercheurs mettent en garde contre la promesse d’une guérison totale, en particulier lorsque les symptômes de démence sont déjà présents , le mode de vie offre le meilleur espoir et une agence tangible pour les individus souhaitant cultiver leur résilience cognitive et maximiser leur longévité.


Source

Harrison, S. (2025). Cultivating resilience: Can diet and exercise really prevent Alzheimer’s? Nature645(7), S3–S5. https://doi.org/10.1038/d41586-025-02925-9

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