En bref
Une étude clinique de grande envergure montre qu’un nouveau médicament, l’obicetrapib, réduit le cholestérol LDL de près de 30 % chez des patients à haut risque cardiovasculaire, en complément de leur traitement habituel, et ce, sans effets secondaires notables.
Introduction
Chez les personnes souffrant d’hypercholestérolémie familiale ou d’antécédents de maladies cardiovasculaires, le contrôle du cholestérol reste un enjeu central. Malgré les traitements existants, une proportion importante de patients ne parvient pas à atteindre les cibles recommandées. L’étude BROADWAY s’est penchée sur l’efficacité d’un nouveau médicament, l’obicetrapib, administré en complément des traitements hypolipémiants standards.
Ce que montre l’étude
L’essai randomisé multicentrique a inclus 2530 patients à haut risque cardiovasculaire (antécédents de maladies cardiovasculaires ou hypercholestérolémie familiale hétérozygote). Tous recevaient déjà une dose maximale tolérée de traitement hypolipémiant (statines, inhibiteurs de PCSK9, etc.).
Méthodologie
Les participants ont été répartis en deux groupes :
- 1686 patients ont reçu 10 mg d’obicetrapib par jour pendant 365 jours,
- 844 ont reçu un placebo.
Le critère principal était la variation du taux de cholestérol LDL à 84 jours.
Résultats
- Le groupe obicetrapib a enregistré une réduction moyenne de 29,9 % du LDL-C, contre une hausse moyenne de 2,7 % dans le groupe placebo.
- La différence entre les groupes est significative, avec une réduction de 32,6 points de pourcentage (IC 95 % : –35,8 à –29,5 ; p < 0,001).
- Les effets indésirables étaient similaires dans les deux groupes, confirmant une bonne tolérance.
Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude
Cette étude met en lumière l’intérêt de stratégies thérapeutiques complémentaires pour mieux contrôler le cholestérol LDL, facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires. Elle ne concerne pas la population générale, mais elle rappelle plusieurs éléments clés :
- Atteindre les cibles de LDL-C est crucial : même sous traitement, beaucoup restent au-dessus du seuil recommandé (< 70 mg/dL chez les patients à très haut risque).
- La personnalisation du traitement est importante : pour certains, l’ajout d’un médicament ciblant un autre mécanisme que les statines (comme l’obicetrapib, qui inhibe la protéine de transfert des esters de cholestérol) peut être utile.
- La prévention passe aussi par le mode de vie : alimentation pauvre en acides gras saturés, activité physique régulière, gestion du poids et arrêt du tabac restent essentiels pour tous.
Conclusion
L’obicetrapib représente une option prometteuse pour les patients à haut risque cardiovasculaire dont le cholestérol reste trop élevé malgré un traitement intensif. Son efficacité et sa bonne tolérance ouvrent la voie à de futures recommandations thérapeutiques plus individualisées. Cette étude rappelle aussi que la lutte contre le cholestérol reste un pilier central de la prévention cardiovasculaire, combinant traitements adaptés et hygiène de vie rigoureuse.
Source
Nicholls, S. J., Nelson, A. J., Ditmarsch, M., Kastelein, J. J. P., Ballantyne, C. M., Ray, K. K., Navar, A. M., et al. (2025). Safety and Efficacy of Obicetrapib in Patients at High Cardiovascular Risk. New England Journal of Medicine, 393(1), 51–61. https://doi.org/10.1056/NEJMoa2415820