Pollution atmosphérique à long terme et risque de démence : une méta-analyse à plus de 24 millions de personnes

Dessin minimaliste au fusain d’un profil humain avec cerveau exposé à des particules de pollution, symbolisant le lien entre pollution de l’air et démence

En bref

Une méta-analyse de 32 études, couvrant plus de 24 millions de personnes, établit un lien clair entre l’exposition prolongée à la pollution (PM₂,₅, NO₂, et carbone suie) et un risque accru de démence.


Introduction

Préserver la santé cognitive sur le long terme devient un enjeu majeur, notamment avec le vieillissement global des populations. Cette étude montre qu’une pollution atmosphérique persistante peut considérablement augmenter le risque de démence, renforçant l’urgence d’agir pour améliorer la qualité de l’air que nous respirons.


Protocole de l’étude

Les auteurs ont mené une méta-analyse systématique à partir de 32 études observationnelles, incluant plus de 24 millions de participants. Les données sorties des bases MEDLINE, Embase, Cochrane, Global Health, PsycINFO, Scopus et Web of Science jusqu’en octobre 2023 ont été analysées. Ils ont extrait des estimations d’effet harmonisées (hazard ratios) pour plusieurs polluants (PM₂,₅, NO₂, carbone suie), chaque exposition étant rapportée par plage standardisée d’augmentation. La robustesse des données a été jugée élevée avec une certitude modérée.


Résultats de l’étude

L’étude met en évidence une hausse statistiquement significative du risque de démence pour chaque augmentation standard de l’exposition :

  • PM₂,₅ : risque accru de 8 % par tranche de 5 µg/m³,
  • NO₂ : augmentation modeste de 3 % par tranche de 10 µg/m³,
  • Carbone suie : hausse de 13 % par 1 µg/m³ supplémentaire.En revanche, aucune association claire n’a été observée pour le PM₁₀, d’autres oxydes d’azote ou l’ozone annuel.

Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude

Ces données soulignent l’importance de réduire notre exposition à certains polluants atmosphériques pour protéger notre potentiel cognitif. À l’échelle individuelle, cela peut impliquer : éviter les zones fortement polluées, privilégier les espaces verts et minimiser l’exposition pendant les pics. À l’échelle collective, les preuves justifient des normes plus strictes sur la qualité de l’air et des politiques publiques ambitieuses pour limiter les émissions de particules fines, NO₂ et carbone suie.


Conclusion

Cette méta-analyse apporte une preuve solide d’un lien entre pollution atmosphérique et risque de démence. Réduire durablement notre exposition à ces polluants pourrait contribuer à prévenir une part significative de cas de démence, avec des bénéfices durables pour la santé publique et la longévité cognitive.


Source

Rogowski, C. B. B. (2025). Long-term air pollution exposure and incident dementiaThe Lancet Planetary Health. https://doi.org/10.1016/S2542-5196(25)00118-4

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