En bref
Une exposition d’une heure à un air fortement pollué par des particules fines (PM2.5) entraîne en moins de 4 h une baisse de l’attention sélective et de la reconnaissance des émotions, quel que soit le mode de respiration.
Introduction
Bien que les conséquences respiratoires et cardiovasculaires de la pollution de l’air soient bien documentées, ses effets rapides sur le fonctionnement cérébral étaient moins clairement établis. Cette étude expérimentale révèle que l’exposition à court terme aux particules fines altère immédiatement certaines capacités cognitives essentielles.
Développement scientifique
Protocole de l’étude
- Participants : 26 adultes (moyenne d’âge 27,7 ans, écart-type 10,6) recrutés par les universités de Birmingham et Manchester.
- Conditions d’exposition : 1 h à un air fortement pollué en PM2.5 (bougies) ou à de l’air propre, en inhalation normale ou bouche seule (nez pincé).
- Tests cognitifs : quatre tâches évaluant la mémoire de travail, l’attention sélective, la reconnaissance émotionnelle et la vigilance psychomotrice, effectuées avant l’exposition et 4 h après.
Résultats
- Diminution de l’attention sélective : les sujets exposés au PM2.5 présentaient un déficit marqué, comparé au groupe contrôle.
- Altération de la reconnaissance émotionnelle : la capacité à distinguer les émotions était significativement réduite.
- Mémoire de travail et vigilance : aucun impact observé.
- Voie d’entrée : le mode de respiration (par le nez ou la bouche) n’influe pas sur les effets ; ce sont bien les particules inhalées par les poumons qui perturbent le cerveau.
- Mécanisme probable
Les chercheurs suggèrent une inflammation pulmonaire entraînant un signal inflammatoire vers le cerveau, réduisant l’efficacité de l’attention et du traitement émotionnel dans les heures qui suivent l’exposition .
Ce que nous pouvons faire selon cette étude
- Réduire l’exposition immédiate : éviter les zones polluées, limiter les activités physiques intenses à l’extérieur lorsque la qualité de l’air est mauvaise.
- Surveiller la qualité de l’air en temps réel et adapter les activités selon les alertes PM2.5.
Conclusion
Cette étude expérimentale démontre que l’exposition à courte durée à des particules fines nuit rapidement à l’attention et à la reconnaissance émotionnelle, via un mécanisme pulmonaire‑cérébral. Ses implications concernent tant la santé publique que les politiques environnementales, avec un enjeu concret pour le bien‑être cognitif quotidien.
Source
McFiggans, G., Faherty, T., Raymond, J. E., & Pope, F. D. (2025). Acute particulate matter exposure diminishes executive cognitive functioning after four hours regardless of inhalation pathway. Nature Communications, 16, Article 1339. https://doi.org/10.1038/s41467-025-56508-3