Régime ultra-transformé : des biomarqueurs présents jusque dans les urines

Dessin au fusain représentant un corps humain entre des aliments frais et des produits ultra-transformés, illustrant les effets opposés de ces régimes sur l’organisme

En bref

Une étude (observationnelle + essai croisé) a mis au point des scores métaboliques sanguins et urinaires témoignant de la consommation d’aliments ultra-transformés. Ce biomarqueur objectivable permet de mesurer précisément l’impact de ces aliments, clé pour préserver la santé à long terme.  


Introduction

Nous mangeons chaque jour, souvent sans y prêter attention, un nombre croissant d’aliments ultra-transformés : plats industriels, snacks, boissons sucrées… Mais quel est le vrai impact de ces produits sur notre organisme ? Jusqu’à présent, la mesure était approximative. Désormais, grâce à une innovation métabolomique, nous avons un outil puissant pour le quantifier — et agir.


L’étude

Une double approche : large échelle + essai contrôlé

Les chercheurs ont utilisé deux volets complémentaires :

  • Étude observationnelle : 718 participants du projet IDATA avec analyses métaboliques et questionnaires alimentaires.
  • Essai croisé contrôlé : 20 participants ayant alterné deux semaines de régime à 80 % d’énergie issue d’aliments ultra-transformés (UPF) et deux semaines sans UPF  .

Construction d’un score métabolomique

À partir de milliers de métabolites mesurés dans le sang et les urines, les chercheurs ont appliqué un algorithme LASSO pour construire un poly‑metabolite score reflétant la quantité d’UPF consommée  .

Validation efficace et cruciale

Ce biomarqueur a été validé :

  • Forte corrélation avec la part énergétique d’UPF dans l’alimentation (score prédictif).
  • Résultats cohérents entre les deux méthodes (observation + essai croisé).
  • Fiable sur divers échantillons (sang, urines 24 h et premières urines ).

Implications biologiques

Les métabolites associés incluent des marqueurs de stress oxydatif, de métabolisme des acides aminés et de composés phytomédicinaux, suggérant des effets profonds de ce type de régime sur l’organisme  .


Que pouvons-nous faire pour notre santé selon cette étude ?

Réduire les UPF dans l’alimentation quotidienne

Remplacer progressivement les aliments ultra-transformés par des plats faits maison, composés d’ingrédients naturels.

Utiliser la métabolomique pour mieux nous connaître

À l’avenir, des bilans métaboliques pourraient révéler notre degré d’exposition aux mauvais aliments — un nouvel outil pour anticiper le risque de maladies chroniques.

Privilégier des habitudes alimentaires durables

Alimentation variée, équilibrée, riche en fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses — autant de piliers pour limiter les perturbations métaboliques.

Sensibiliser notre entourage et nos enfants

Comprendre et partager les dangers des aliments ultra-transformés est un levier puissant pour améliorer la santé de toute la famille.


Conclusion

Cette étude innovante franchit un cap : elle donne un nom et un chiffre à l’impact des aliments ultra-transformés, jusqu’ici difficile à mesurer. Les poly‑metabolite scores représentent un outil d’étude — et potentiellement d’action — essentiel pour protéger notre santé et viser une longévité non seulement longue, mais surtout en pleine forme. Agir sur notre alimentation dès aujourd’hui, c’est investir dans un avenir plus sain.


Source

Abar, L., Martínez Steele, E., Lee, S. K., Kahle, L., Moore, S. C., et al. (2025). Identification and validation of poly-metabolite scores for diets high in ultra-processed food: An observational study and post-hoc randomized controlled crossover-feeding trial. PLOS Medicine, 22(5), e1004560. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004560

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