Sucres alimentaires modifient les fonctions immunitaires de bactéries intestinales grâce à l’inversion d’ADN

Illustration au fusain montrant l’interaction entre le sucre, l’inversion de l’ADN et les bactéries intestinales

En bref

La consommation de boissons sucrées entraîne des inversions génomiques adaptatives chez Bacteroides thetaiotaomicron, altérant ses fonctions immunomodulatrices, avec des effets réversibles. 


Introduction

Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans la régulation immunitaire. Cette étude révèle que certains sucres de l’alimentation modifient le fonctionnement de bactéries spécifiques grâce à des inversions d’ADN, pouvant influencer l’immunité. Cela ouvre des perspectives pour adapter nos choix alimentaires selon notre microbiome.


Protocole de l’étude

Les chercheurs ont combiné trois approches complémentaires : une analyse de cohortes humaines (consommation alimentaire et microbiote), un modèle murin monocolonisé par Bacteroides thetaiotaomicron (B. theta) exposé à différentes sources de glucides, et un système in vitro évaluant 190 sources de carbone. Ils ont notamment examiné les fréquences d’inversions dans des régions variables du génome bactérien (PVR), la composition protéique, et les réponses immunitaires de l’hôte. 


Résultats de l’étude

La consommation de boissons sucrées chez les humains et chez les souris modifie l’orientation des régions invertibles du génome de B. theta. Ces inversions entraînent des changements dans le protéome bactérien, en particulier dans les protéines de la surface (PUL, CPS), modifiant la capacité de la bactérie à interagir avec l’immunité de l’hôte. Chez la souris, l’exposition au sucre a d’abord réduit certains marqueurs immunitaires (IL‑6, ZO‑1, cellules T CD8⁺ mémoire), puis, de manière réversible, ces effets se corrigeaient lorsque l’alimentation revenait normale. 


Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude

Ces résultats suggèrent que limiter la consommation de sucres rapides, notamment via les boissons fermentées, peut préserver la stabilité des fonctions immunomodulatrices de certaines bactéries intestinales. En évitant les altérations réversibles du microbiote, on favorise non seulement une meilleure régulation immunitaire, mais aussi un soutien à la santé métabolique et à la longévité.


Conclusion

Cette étude démontre que le microbiote intestinal est hautement adaptatif, avec des inversions d’ADN qui modifient ses interactions immunitaires selon les sucres consommés. Les effets observés sont réversibles et soulignent l’importance d’une alimentation consciente pour préserver une immunité robuste à long terme.


Source

Gal-Mandelbaum, N., Carasso, S., Kedem, A., Ziv, T., Keshet-David, R., Abboud, R., Zaatry, R., Gefen, T., & Geva‑Zatorsky, N. (2025). Dietary carbohydrates alter immune‑modulatory functionalities and DNA inversions in Bacteroides thetaiotaomicronNature Communications16(1), 4938. https://doi.org/10.1038/s41467-025-60202-9

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