En bref
Une souche bactérienne exceptionnelle, nommée Hominenteromicrobium YB328, booste les défenses antitumorales en stimulant la maturation et la migration de certaines cellules dendritiques, renforçant ainsi l’efficacité des traitements par inhibition de PD‑1.
Introduction
L’efficacité des immunothérapies anti-cancer, notamment les inhibiteurs de PD‑1, varie grandement d’un patient à l’autre. Une étude récente révèle qu’une bactérie intestinale identifiée chez des patients répondeurs active un circuit immunitaire clé. Ces données ouvrent de nouvelles perspectives pour améliorer la réponse aux traitements et prolonger la vie des personnes atteintes de cancer.
Protocole de l’étude
Les chercheurs ont suivi des patients atteints de cancers gastriques ou pulmonaires traités par inhibiteur de PD‑1. À partir de leurs selles, ils ont isolé une souche intestinale, Hominenteromicrobium YB328, présente uniquement chez les patients ayant bien répondu au traitement.
Dans des modèles murins de tumeurs, l’équipe a testé l’effet de :
- transplantations fécales de patients non-répondeurs enrichies en YB328,
- suivi de l’administration d’inhibiteur PD‑1.
Parallèlement, ils ont observé la réponse du système immunitaire en étudiant les cellules dendritiques locales et les lymphocytes T actifs.
Résultats de l’étude
- L’introduction de YB328 stimule la différenciation des cellules dendritiques classiques CD103⁺CD11b⁻, essentielles pour activer les lymphocytes T cytotoxiques spécifiques aux tumeurs. Ces cellules migrent ensuite vers les ganglions associés à la tumeur puis vers le microenvironnement tumoral.
- Cette activation prolonge l’engagement des lymphocytes T CD8⁺ anti-tumoraux et induit une expression accrue de PD‑1, ce qui renforce la réponse aux inhibiteurs de PD‑1 durant le traitement.
- Dans plusieurs modèles tumoraux murins, YB328 améliore significativement l’efficacité du traitement par inhibiteur de PD‑1 comparé aux contrôles.
Ces résultats démontrent que le microbiote peut non seulement moduler mais amplifier la réponse immunitaire antitumorale, en synergie avec les traitements modernes.
Conclusion
L’étude identifie la souche bactérienne YB328 comme un acteur clé dans l’activation de l’immunité antitumorale via les cellules dendritiques migrantes, améliorant net l’effet des immunothérapies anti-PD‑1. Ces découvertes suggèrent que le microbiote intestinal pourrait devenir une cible thérapeutique promising et personnalisée, permettant de rendre les traitements anticancéreux plus efficaces et durables.
Source
Lin, N. Y., Fukuoka, S., Koyama, S., et al. (2025). Microbiota‑driven antitumour immunity mediated by dendritic cell migration. Nature. https://doi.org/10.1038/s41586-025-09249-8