Une percée scientifique relance l’espoir d’un traitement curatif contre le VIH grâce à l’ARN messager

Dessin au fusain représentant un virus du VIH, un lymphocyte T et une séquence d’ARN messager symbolique reliant les deux, illustrant une nouvelle stratégie de réactivation du virus latent

En bref

Une étude publiée dans Nature Communications en 2025 démontre qu’il est possible de délivrer efficacement de l’ARN messager à des cellules immunitaires au repos pour réactiver le virus VIH latent, grâce à une nanoparticule lipidique innovante (LNPX). Cette avancée ouvre une voie révolutionnaire vers une thérapie ciblée capable d’éradiquer les réservoirs viraux cachés.


Introduction

Pendant plus de 40 ans, la recherche sur le VIH s’est heurtée à un obstacle invisible mais tenace : la latence virale. Même lorsque les traitements empêchent la réplication du virus, celui-ci continue de dormir, caché dans certaines cellules immunitaires. Silencieux, indétectable, mais prêt à resurgir dès l’arrêt du traitement.

Aujourd’hui, une équipe australienne propose une solution radicalement nouvelle, née de la convergence entre les technologies de l’ARN messager et les nanoparticules lipidiques utilisées dans les vaccins anti-COVID. Leur objectif ? Réveiller le virus dans ses cachettes pour mieux l’éliminer. Et ils y sont presque parvenus.


L’étude

Objectif de l’étude

L’étude visait à concevoir un moyen sûr, précis et efficace pour réactiver le VIH latent dans les cellules T CD4+ au repos — les principaux réservoirs du virus — sans déclencher une activation massive du système immunitaire ni provoquer de toxicité.

Méthodologie

Les chercheurs ont développé une nanoparticule lipidique, baptisée LNPX, capable de délivrer de l’ARN messager codant pour la protéine Tat du VIH. Cette protéine est connue pour activer la transcription du virus, autrement dit, pour le réveiller.

Ils ont ensuite testé cette technologie :

  • sur des cellules T CD4+ au repos, réputées très difficiles à transfecter,
  • dans des échantillons de sang ex vivo prélevés sur des personnes vivant avec le VIH,
  • en combinant aussi la technologie à des outils CRISPR d’activation génique.

Résultats

  • LNPX a montré une efficacité sans précédent pour délivrer de l’ARNm à des cellules au repos, sans les activer ni les endommager.
  • La protéine Tat ainsi produite a permis de réactiver la transcription virale dans les cellules infectées, démontrant une rupture de la latence.
  • La technologie a également permis la livraison de CRISPR-Cas9 d’activation, ouvrant la voie à des applications thérapeutiques plus larges, notamment sur des gènes de l’hôte.

Conclusion

Cette étude est une bouffée d’espoir dans le combat contre le VIH. Elle démontre qu’il est désormais possible de réveiller, sans danger, le virus dans ses cellules hôtes les plus inaccessibles. Grâce à la fusion entre nanotechnologies et biologie de l’ARN, la perspective d’un traitement curatif devient plus tangible que jamais. Ce n’est pas encore la victoire… mais c’est un pas décisif vers la fin de l’épidémie.


Source

Cevaal, P. M., Kan, S., Fisher, B. M., Moso, M. A., Tan, A., Liu, H., et al. (2025). Efficient mRNA delivery to resting T cells to reverse HIV latency. Nature Communications. https://www.nature.com/articles/s41467-025-60001-2

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