Vieillissement humain : notre rythme biologique reste stable malgré les siècles

Dessin au fusain montrant la progression de l’âge humain de la jeunesse à la vieillesse, illustrant la stabilité du rythme de vieillissement biologique

En bref

Selon une étude menée sur des données de plusieurs pays européens, le rythme du vieillissement humain n’a pas changé depuis 170 ans. Les différences observées entre générations sont liées aux événements historiques, pas à une évolution biologique.


Introduction

Pourquoi certaines générations vivent-elles plus longtemps que d’autres ? Est-ce parce que leur corps vieillit plus lentement ? Cette étude, menée par des chercheurs de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), apporte une réponse claire : nous ne vieillissons pas plus lentement qu’avant, mais nous commençons à vieillir plus tard. Le rythme du vieillissement reste, lui, étonnamment stable.


Ce que montre l’étude

Une analyse de 170 ans de données

Les chercheurs ont étudié des données de mortalité pour les personnes nées entre 1850 et 1950 en France, Suède, Italie et Danemark. Ils ont utilisé un modèle mathématique appelé loi de Gompertz, qui mesure à quelle vitesse le risque de décès augmente avec l’âge.

Le paramètre clé de ce modèle, appelé « pente de Gompertz », indique si une génération vieillit plus ou moins vite.

Une stabilité remarquable

Résultat : la pente reste quasiment inchangée au fil du temps. En d’autres termes, peu importe l’époque à laquelle on est né, le corps humain vieillit au même rythme. Ce qui change, c’est l’âge auquel commence ce processus.

Ce décalage serait lié à l’environnement de vie dans les premières années : qualité des soins, alimentation, stress, etc.

L’influence des événements historiques

Les petites différences entre générations ne sont pas dues à une évolution biologique, mais aux chocs collectifs subis : guerres, famines, pandémies… Ces événements affectent la santé globale d’une génération, et peuvent rendre le vieillissement plus précoce ou plus difficile à vivre.

Mais une fois ces effets retirés, le rythme du vieillissement reste constant.


Ce que nous pouvons faire pour notre santé selon cette étude

  • Protéger les enfants : un bon environnement dès la naissance pourrait retarder le début du vieillissement.
  • Favoriser la prévention plutôt que ralentir le vieillissement : il est plus réaliste de repousser l’âge où il commence que de modifier sa vitesse.
  • Mieux comprendre l’âge biologique : cette étude confirme que notre biologie est stable, et que les actions qui comptent sont souvent en amont.

Conclusion

Le vieillissement humain suit un rythme biologique constant. Les écarts entre générations ne reflètent pas une évolution de notre biologie, mais l’influence d’événements extérieurs. Pour vivre mieux et plus longtemps, il faut donc se concentrer sur les conditions de vie et la prévention, dès les premières années.


Source

Patricio, S. C. (2025). The Rhythm of Aging: Stability and Drift in Human Senescence (arXiv:2504.04143v2). arXiv. https://doi.org/10.48550/arXiv.2504.04143

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